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Les licenciements ont commencé dans les rédactions de Tamedia

pancarte avec le texte: Saignez l'info, voilà l'intox
© Olivier Vogelsang

Le 12 septembre, les rédactions romandes de Tamedia avaient débrayé pour protester contre la restructuration inédite annoncée par l'éditeur zurichois.

Les premiers entretiens ont lieu en ce début de semaine. La communication du groupe à ce propos est sujette à caution.

Ambiance morose en cette dernière semaine d’octobre dans les rédactions de Tamedia. Les entretiens de licenciement en lien avec la plus lourde restructuration de ces dernières années dans la presse suisse ont commencé. La période de consultation des commissions du personnel s’est en effet achevée le 14 octobre. Sans surprise, les mesures alternatives aux licenciements, proposées en Suisse romande par la Coordination des rédactions, ont été balayées par l’éditeur zurichois. L’an dernier, lors de la précédente vague de licenciements, elles n’avaient pas non plus été retenues.

En ces jours particulièrement difficiles pour tous les collaborateurs et collaboratrices des rédactions concernées, la communication de Tamedia a fait grincer des dents à l’interne. Pour rappel, le plus grand groupe de presse du pays (24 Heures, la Tribune de Genève, le Matin Dimanche, Femina, Bilan, le Tages Anzeiger, la Berner Zeitung, le Bund et la Basler Zeitung, entre autres) avait annoncé fin août la suppression de 290 emplois en équivalent plein-temps. Soit 200 dans les imprimeries de Bussigny et de Zurich, qui seront fermées respectivement l’an prochain et en 2026, et 90 dans les rédactions. Plus tard, ce dernier chiffre a été revu à la baisse: à la suite de changements internes et de fluctuations, les suppressions de postes dans les rédactions devaient se limiter à 55.

Chiffres trompeurs

Or, dans son communiqué du 22 octobre, Tamedia se targue, à l’issue des consultations, d’avoir encore pu réduire ce nombre à 17 licenciements, dont 9 en Suisse alémanique et 8 en Suisse romande. Mais cette affirmation n’est pas tout à fait exacte et omet – sans doute sciemment, pour atténuer l’image de tueur d’emplois du groupe – une grande partie des postes qui passent à la trappe. Explications.

D’abord, il est faux de parler de 17 licenciements, puisqu’il s’agit d’équivalents plein-temps. Comme on compte dans le lot des employés à temps partiel, il y a en fait davantage de personnes concernées. Mais surtout, de nombreux collaborateurs sont touchés par d’autres mesures, telles que des réductions imposées du taux d’activité et des départs à la retraite anticipée ou via un guichet volontaire. Au final, le nombre de postes supprimés en équivalent plein-temps reste inchangé, à 55. Dans les rédactions, cette restructuration frappe donc, à des degrés divers, 113 personnes, dont 40 en Suisse romande, selon nos informations. Sans compter un certain nombre de collaborateurs extérieurs qui vont aussi perdre leur emploi.

Il est ainsi piquant de lire, dans le communiqué en question, les remerciements de la CEO de Tamedia, Jessica Peppel-Schulz, au personnel. Selon elle, celui-ci a «accueilli l’impulsion de notre vaste transformation et la situation fluctuante qui s’en est suivie de manière solidaire et toujours avec des retours très constructifs». Pendant ce temps, les négociations sur le plan social se poursuivent.

Pour aller plus loin

Les rédactions romandes de Tamedia débrayent

Banderole avec le texte: Saignez l'info, voilà l'intox.

Pour protester contre la restructuration radicale annoncée dernièrement par l’éditeur zurichois, des actions ont eu lieu à Genève et à Lausanne.

Saignée sans précédent dans les journaux et les imprimeries de Tamedia

Employés de Tamedia manifestant devant la tour Edipresse, à Lausanne.

L’éditeur zurichois, qui possède notamment en Suisse romande «24 Heures», la «Tribune de Genève» et le «Matin Dimanche», annonce la suppression de 290 postes dans tout le pays, et la fermeture de ses imprimeries de Bussigny et Zurich.

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