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Hôtellerie-restauration: les salariés restent sur leur faim

Une employée de l'hôtellere fait le lit d'une chambre d'hôtel
© Thierry Porchet

Bien que 2023 a été une année record en termes de nuitées, les organisations patronales ont refusé d’accorder des augmentations de salaires décentes.

Les partenaires sociaux de l’hôtellerie-restauration n’ont pas trouvé un accord sur une augmentation des salaires minimums. Le Tribunal arbitral est saisi

Echec des pourparlers sur une augmentation des salaires minimums dans l’hôtellerie-restauration. Au terme de quatre rondes de négociations entamées en mars dernier, les partenaires sociaux de la Convention collective nationale de travail (CCNT) du secteur ont jeté l’éponge. Les représentants des salariés, soit Hotel & Gastro Union, Unia et Syna déplorent dans un communiqué commun le fait que les associations d’employeurs – GastroSuisse, HotellerieSuisse et Swiss Catering Association – aient refusé d’accorder des hausses de rémunérations décentes. «Nous demandions une adaptation des salaires au renchérissement du coût de la vie (+1,4%) et 100 francs supplémentaires par mois», détaille Mauro Moretto, coresponsable du secteur tertiaire d’Unia, précisant qu’un sondage dans la branche a été préalablement mené à titre indicatif. «Ce dernier a révélé qu’en 2023 et 2024 les salaires de trois quarts des personnes ayant répondu à notre enquête n’ont pas été augmentés.»  Pas de quoi influer sur l’attitude des organisations patronales. Ni l’excellente santé économique du secteur.

Salaires réels en baisse depuis 2017

«Bien que 2023 a été une année record en termes de nuitées et que 2024 s’annonce elle aussi excellente, les employeurs n’entendent pas verser à tous les employés un salaire permettant de vivre, ni à majorer les salaires minimums en conséquence. Un refus qu’ils justifient par le fait que les 30 000 établissements concernés ne jouissent pas tous de la bonne conjoncture», ajoute Maoro Moretto, notant que, bien entendu, il y a toujours des enseignes moins rentables. Cette situation ne saurait pour autant peser sur les quelque 250 000 collaborateurs couverts par la CCNT. Le syndicaliste rappelle que les rémunérations dans la branche sont basses. Elles se situent dans une fourchette allant de 3666 bruts pour les personnes non qualifiées à 5225 francs pour les personnes ayant réussi un examen professionnel x 13. En raison de l’inflation, de l’explosion des primes maladie et de la hausse des loyers, souligne encore le représentant d’Unia, de nombreux salariés connaissent depuis des années des pertes de pouvoir d’achat. «Selon l’Office fédéral de la statistique, les salaires réels dans l’hôtellerie-restauration baissent continuellement depuis 2017.» Un facteur qui n’est certes pas non plus étranger aux difficultés que rencontre le domaine confronté à une pénurie de personnel et à un manque de relève récurrents.

Verdict attendu en octobre

«Les patrons pratique la politique de l’autruche et ont une fois de plus manqué une occasion d’envoyer un signal positif aux employés.» Quoiqu’il en soit, les syndicats placent désormais leurs espoirs dans le Tribunal arbitral de la CCNT. C’est lui qui devra trancher sur les salaires minimums 2025. «Nous l’avons saisi fin juin. Nous misons sur sa réponse au plus tard fin octobre afin que nous puissions déposer une demande de prolongation de la déclaration de force obligatoire de la Convention qui arrivera à échéance à la fin de l’année. Nous restons confiants quant au verdict et au respect du délai» conclut le syndicaliste.

 

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